Connaissez-vous la trappe à bas salaire en France ? C’est un système fiscal qui rebute l’augmentation des salaires tout en ayant un effet négatif sur l’économie nationale.
Trappe à bas salaires : c’est quoi exactement ?
Il s’agit d’un système qui incite le recrutement des salariés qui n’ont pas beaucoup d’expérience et de compétences afin de diminuer, voire même supprimer les cotisations et charges patronales enlevées sur le salaire brut. En même temps, la rémunération de ces salariés est complétée avec la « prime d’activité », qui est à la charge de la CAF.
Ces réductions et cette aide ne sont valables que pour les bas salaires. En effet, seuls les salariés avec un niveau du smic et en dégressivité jusqu’à 1,6 smic pour les exonérations et jusqu’à 1,5 smic dans le meilleur des cas pour la prime d’activité bénéficient de ce dispositif.
Mais seule ombre au tableau, ces énormes avantages ne sont fournis qu’avec quelques conditions de ressources qui créent une sorte d’effet de seuil.
Autrement dit, l’employeur qui souhaite payer son salarié plus que le smic va subir une hausse considérable en termes de coût de travail. Puis, le salarié va perdre tous ses avantages et va retrouver avec un salaire net en baisse.
La trappe à bas salaires signifie donc que l’employeur est perdant tout comme le salarié.
Quel est le coût d’une augmentation de 100 euros du salaire net mensuel ?
Un employeur souhaite augmenter de 100 euros net un salarié payé au smic célibataire et sans enfant. Son salaire est de 1747 euros bruts pour un plein temps de 35 heures. D’après les calculs, le coût de travail est majoré de 286 euros, voire même 450 euros.
Si l’employeur veut augmenter son salarié de 100 euros de plus pour un smic de 1461 euros, les charges patronales de l’employeur vont passer à 286 euros.
Si le salarié ne bénéficie aucune prime d’activité, son employeur veut combler cette perte. Du coup, il augmente le salaire de 155 euros. Il est également dans l’obligation d’augmenter le salaire brut de plus de 55 euros. Et pour cause, la hausse demande un surplus de cotisations et d’impôt.
Au total, le salarié va recevoir 1461+100 + 55, soit 1516 euros. Mais du côté de l’employeur, le coût du travail va s’élever jusqu’à 450 euros.
Ce qui veut dire que le salarié n’a empoché que 155 euros. Et l’employeur doit payer en charges 2,9 fois plus que le gain perçu par son employé.