Selon les données récentes de la Banque de France, le marché du crédit immobilier traverse une période de turbulence. Effectivement, le montant total des nouveaux prêts à l’habitat, accordés aux particuliers, a chuté de 45 %. Cette chute en seulement un an résulte en grande partie de la hausse des taux d’intérêt. Cette tendance inquiétante soulève ainsi des questions sur la viabilité du crédit immobilier pour les classes moyennes.
Taux de croissance historiquement bas des prêts à l’habitat
Les statistiques de la Banque de France révèlent que les nouveaux prêts à l’habitat, souscrits par les particuliers, ont baissé. Ils sont passés de 21,8 milliards d’euros en 2022 à seulement 12 milliards en juillet 2023. Cette baisse de 45 % représente d’ailleurs le niveau le plus bas enregistré depuis 2014. De plus, le taux de croissance de l’encours des prêts immobiliers des ménages est actuellement à un niveau très bas. Ce, avec une augmentation de seulement 2,7 % au cours de l’année écoulée.
La France en tête de la zone euro
Malgré cette régression, la France maintient une croissance du crédit immobilier « plus de trois fois supérieure à la moyenne dans la zone euro, » d’après la Banque de France. Cette croissance est estimée à +0,8 %. La comparaison révèle également des taux de croissance plus élevés que ceux de l’Allemagne (+2,4 %) et de l’Italie (1,1 %). Cependant, l’Espagne affiche un taux légèrement supérieur de +3,3 %.
La montée en flèche des taux d’intérêt du crédit immobilier en France
Récemment, la Banque centrale européenne (BCE) a adopté une politique monétaire restrictive pour lutter contre l’inflation. Ce qui a entraîné une augmentation significative des taux d’intérêt des crédits immobiliers. Le taux moyen est de 3,32 % en août pour les nouveaux prêts d’après la Banque de France. Ce, sans les frais d’assurance. En janvier, ce taux était de 2,2 % et de 1,45 % l’année précédente. De plus, le taux d’intérêt à « effet global » des nouveaux crédits immobiliers est actuellement de 3,74 %. Les frais et les assurances sont notamment compris dans le calcul de ce taux. Ainsi, la France n’est pas en tête de la zone euro en termes de taux. Néanmoins, cette augmentation rapide crée des défis pour les emprunteurs de la classe moyenne.
