Mentir sur son salaire : Les éclaircissements d’Adrien Chignard

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par Valérie

Aujourd'hui, plusieurs salariés décident de mentir quand on leur demande combien ils gagnent. Découvrez les explications d'un psychologue à ce sujet !

Le salaire reste un sujet délicat au niveau des entreprises. Nombreux ne sont pas satisfaits de leur rémunération et de leur travail. En conséquence, ils préfèrent mentir sur leur rémunération. Mais savez-vous ce qu’est la transparence sur les processus de rémunération ? C’est une des clés qui permet de favoriser l’environnement de travail. Adrien Chignard, psychologue et fondateur du cabinet Sens et Cohérence, va nous éclairer à ce sujet.

Salaire : 42% des salariés se perçoivent à un niveau d’appartenance qui ne correspond pas à leur groupe de référence

Le psychologue avance que « C’est d’abord une question historique. Dans les pays de culture protestante, on fait moins mystère de ce qu’on gagne. L’autre raison, selon moi, c’est le secret qui entoure le processus de construction des rémunérations. En entreprise, on ne sait pas pourquoi untel est mieux payé qu’untel, à travail égal. Il vaut mieux alors ne pas en parler, pour éviter le conflit ! L’argent est un marqueur identitaire prépondérant, mais qui dépend de l’image que les autres ont de nous. Chez nous, on se présente donc d’abord par son métier, puis par son statut familial. Annoncer son métier, c’est dire à peu près combien on gagne… »

Puis, Adrien Chignard a ajouté que « Ce que j’ai trouvé très drôle, c’est le niveau de mensonge autour du salaire : 42% des gens avouent avoir menti sur leur rémunération à un moment ou un autre. C’est énorme ! En situation de négociation, cela se comprend : on essaie de tirer les prix vers le haut. Mais dans la plupart des cas, cela manifeste l’écart ressenti entre son groupe d’appartenance et son groupe de référence, c’est-à-dire la situation où l’on se trouve et celle qu’on désire atteindre. Autrement dit, 42% des salariés se perçoivent à un niveau d’appartenance qui ne correspond pas à leur groupe de référence. Ce qui nous fait bouger dans la vie, c’est toujours d’aller de l’un vers l’autre. »

Les impacts de cet écart

Toujours d’après Adrien Chignard : « Il y a ce qu’on appelle le quiet quitting, nouvelle expression pour qualifier un phénomène largement étudié en psychologie, la résignation apprise. En résumé, quels que soient vos efforts, vous n’avancez pas. Il n’y a plus de rapport entre la contribution et la rétribution, ce qui entraîne un sentiment de perte de contrôle. D’où, évidemment, de la démotivation et ce phénomène de « démission tranquille », qui se traduit par des comportements de retrait au travail. On part à 18 heures, on se met en congé dès que possible, on attend que ça passe… Ou on va voir ailleurs. »

Comment ne pas désespérer face à la rémunération ?

Le psychologue déclare à ce sujet que « D’abord en n’oubliant pas que la satisfaction durable ne passe pas par l’argent, mais par la quantité et la qualité de vos liens sociaux ! Si vous avez une famille aimante et des potes avec qui vous partagez des centres d’intérêt, vous serez toujours plus heureux qu’un milliardaire solitaire ! Ensuite, est-ce que votre comparaison en matière de rémunération est fiable ? Si oui, bougez. Le marché de l’emploi est aujourd’hui plutôt favorable aux candidats et vous pouvez espérer un bond de 15 à 20%. Sinon, formez-vous. La formation a un impact direct sur le salaire, mais aussi sur l’image qu’on a et qu’on donne de soi-même. Vous vous serez rapproché de votre groupe de référence. C’est plus efficace que de mentir sur son salaire ! »

À propos de l’auteur,
Valérie

Passionnée par l'écriture et le digital, je suis tombée dans la marmite de la rédaction depuis 8 ans déjà. J'aime décrypter les actus et j'ai surtout de l'attrait pour l'actualité people et le monde de la télé-réalité.