En 2024, le nombre de demandes de location d’un bien immobilier a connu une énorme progression en comparaison à l’année précédente. Passé de 2,71 à 3,31, trouver un appartement ou une maison est souvent synonyme d’un parcours de combattant.
Quelles sont donc les véritables raisons de ce phénomène ? Corinne Jolly, PDG de PAP-Particulier à Particulier fait son analyse à La Dépêche du Midi.
Cette professionnelle mentionne que l’année 2024 se distingue de tous les autres sur le marché locatif. « Le mois de juillet a été très calme avec une baisse de 21 % des recherches. Mais les gens se sont rattrapés depuis le début du mois, on est à + 27 % par rapport aux années précédentes ».
Le résultat est sans appel : la concurrence est rude et se fait en même temps. Cela se passe surtout dans les métropoles qui annonce une pénurie de logements importante par rapport aux villes de taille moyenne.
Mais il ne faut pas oublier également qu’il manque aussi de logements disponibles. On peut par exemple mentionner l’explosion des locations saisonnières durant ces dernières années.
Cela se produit souvent dans les zones touristiques : « À Biarritz ou plus largement au Pays Basque, ces locations de courte durée réduisent sérieusement le nombre de logements potentiels pour ceux qui y habitent toute l’année ».
Une lente dégradation du parc locatif
Corinne Jolly parle aussi d’une croissance des obligations administratives pour les propriétaires fonciers. « L’encadrement des loyers dans des villes en zone tendue comme Montpellier ou Paris, contribue à la sous-utilisation des logements, qui sont davantage conservés pour constituer un pied-à-terre ou pour des proches de passage ».
S’y ajoute également le DPE ou diagnostic de performance énergétique devenu obligatoire pour la location d’un bien. « Dans quelques mois (à partir du 1er janvier 2025, NDLR), tous les logements classés G seront interdits à la location à cause de leur mauvaise performance énergétique. À Paris, un tiers des logements est classé F ou G et sera donc interdit à la location ! ».
Si cette loi entrera en vigueur, près de 600 000 logements du parc locatif vont disparaître du site des petites annonces.
Enfin, l’experte immobilière évoque l’effondrement du marché du locatif qui a pour conséquence l’augmentation des prix fonciers et des taux d’intérêt.
« Quand les taux d’intérêt se sont mis à augmenter en 2022, les primo-accédants ont été les premiers pénalisés, car ils ont eu de plus grandes difficultés à acheter. On assiste à un allongement de leur ‘carrière’ de locataire ».