L’Espagne a récemment émis une menace surprenante envers la France. Effectivement, elle a déclaré qu’elle ne compenserait pas sa demande d’électricité si la France utilisait ses centrales nucléaires pour produire de l’hydrogène. Cela met en lumière la bataille diplomatique se déroulant à Bruxelles entre deux groupes d’États membres de l’Union européenne. À savoir : l’alliance du nucléaire, dirigée par la France, et les amis des renouvelables. Parmi ces derniers, on retrouve notamment l’Allemagne, la Belgique et l’Autriche aux côtés des pays ibériques.
La bataille diplomatique à Bruxelles
Au cœur de cette bataille se trouve l’hydrogène, un carburant présenté comme une alternative aux énergies carbonées. Selon son niveau de propreté, on peut le classer comme vert, rose, bleu ou gris. La France défend l’hydrogène rose, produit à partir d’électricité nucléaire. Ce, afin qu’il soit reconnu au même titre que l’hydrogène vert, produit à partir d’électricité renouvelable. Or, les objectifs européens en matière de carburants pour divers secteurs dépendent de cette distinction. De plus, les réglementations et subventions correspondantes en découlent.
L’enjeu pour l’Espagne et la menace de coupure d’électricité
L’Espagne, qui est un leader de l’énergie solaire et éolienne, refuse que l’hydrogène rose soit considéré comme vert. La ministre espagnole de la Transition écologique insiste sur ce point. D’ailleurs, elle rappelle les efforts fournis par l’Espagne pour aider la France à surmonter ses problèmes d’approvisionnement en énergie.
Cependant, l’Espagne pourrait revoir son attitude solidaire. Cela, si la France utilisait l’approvisionnement énergétique espagnol pour produire de l’hydrogène nucléaire plutôt que d’alimenter directement son réseau.
Les conséquences potentielles et la guerre des tuyaux
La menace de l’Espagne de couper le courant à la France soulève des inquiétudes quant aux répercussions pour l’approvisionnement énergétique de la France. Jusqu’à présent, l’Espagne a exporté de l’électricité vers la France, utilisant même des énergies fossiles pour répondre à la demande française.
Toutefois, si les désaccords autour de l’hydrogène persistent, l’Espagne pourrait revoir sa politique d’exportation d’électricité à grande échelle. Alors que la France remporte la guerre sémantique à Bruxelles, la bataille des approvisionnements énergétiques entre la France et l’Espagne ne fait que commencer.
