L’importation de miel dans l’UE a récemment fait l’objet d’une enquête conduite par l’Office européen de lutte antifraude (Olaf). Il s’agit d’une enquête menée en coopération avec la Commission européenne. Les résultats ont alors montré qu’il y a au moins un produit frelaté sur deux.
Importation de miel dans l’UE : la moitié des produits frelatée
L’importation de miel dans l’UE a suscité les inquiétudes de l’Olaf et de la Commission européenne dernièrement. Ainsi, ils ont révélé les résultats de leurs enquêtes le 23 mars dernier. 46% des 320 échantillons examinés dans 16 États membres de l’Union Européenne présentent des risques d’entrave aux normes européennes. Cela concerne 74% des 89 produits provenant de Chine, et 14 des 15 produits provenant de la Turquie. Pour leur part, les 10 produits provenant du Royaume-Uni dérogent tous à la norme européenne. La majorité présente tous une forte teneur en sucre ou encore en additifs et colorants.
Selon l’Olaf : « Le miel contient naturellement des sucres et, selon la législation de l’UE, il doit rester pur : il ne peut y avoir d’eau ou de sirops de sucre bon marché ajoutés artificiellement pour augmenter le volume… Si le risque pour la santé humaine est faible, de telles pratiques trompent les consommateurs et défavorisent les producteurs honnêtes face à la concurrence déloyale. »
Des consommateurs indignés
Cette nouvelle provoque la colère des consommateurs, comme le fait savoir l’ONG de défense des consommateurs Foodwatch. Cette dernière a ainsi déclaré : « Ce résultat alarmant démontre que le marché européen est une véritable passoire qui permet aux fraudeurs d’écouler leurs faux produits. » Pour sa part, la confédération agricole Copa-Cogeca s’indigne en déclarant : “Ces chiffres font lumière sur cette supercherie : le marché de l’UE inondé de miel à base de sirop. » Cette dernière a même peur de l’anéantissement de l’apiculture européenne à cause de ces supercheries.
Il faut savoir que 70 des 123 exportateurs de miel pour l’Europe ont des produits dans le collimateur de l’Olaf. De plus, 2/3 des 95 importateurs européens contrôlés ont au moins un produit suspect. Selon l’Olaf : « 44 opérateurs dans l’UE ont fait l’objet d’une enquête et sept ont été sanctionnés. » On note qu’en Allemagne, 1 produit sur 2 des 32 échantillons examinés présente un risque. Pour la France, seulement 4 produits sur 21 examinés remplissent les critères.
Les pays membres veulent durcir les contrôles
Les États membres de l’UE ont déjà réclamé le renforcement des contrôles des importations. Cela implique la transparence de la Commission européenne concernant la révision de la réglementation de 2001. Près de 20 pays, dont la France, ont fait cette exigence en janvier dernier. Par exemple, la Slovénie, appuyée par 19 autres États, a déclaré : « Les règles actuelles mettent à égalité les producteurs de miel provenant d’un seul pays et les producteurs de mélanges de miel… Il faut modifier les règles d’étiquetage pour fournir des informations plus détaillées sur l’origine du miel et améliorer la rentabilité du secteur. »
Pour sa part, La Copa-Cogeca a aussi dévoilé ses attentes face à ce problème. Cette dernière a alors affirmé : “Les responsables doivent rendre obligatoire sur les étiquettes de mélanges de miels la mention des différents pays d’origine par ordre décroissant avec les pourcentages avec des vérifications systématiques des lots de miel importés. » De son côté, Foodwatch veut « des moyens de contrôles à la hauteur » et « une méthodologie harmonisée pour repérer les fraudes.«
