Après l’électricité, le gaz et les assurances, c’est cette dépense de tous les jours qui va connaître une hausse. Elle se fait de manière discrète.
La majorité des ménages français peinent à joindre les deux bouts alors que les hausses continuent de frapper leur portefeuille. Si les coûts de l’énergie ont connu une forte hausse, cette autre facture payée par les Français à la fin du mois va aussi grimper en flèche. Étrangement, personne n’en parle alors que c’est une dépense des ménages très connue.
Eau : une des dépenses obligatoires des foyers
En plus du loyer, de l’électricité, du gaz et du carburant, l’eau fait partie des dépenses obligatoires des ménages. Si cette dépense n’est pas très populaire, c’est parce que « la facture d’eau ne représente qu’environ 0,7% du budget des ménages ».
C’est l’explication apportée par Régis Taisne, chef du département « Cycle de l’eau » à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). C’est un frais moins élevé par rapport à l’électricité et au carburant mais son coût va augmenter.
En France, il n’y a pas de prix unique de l’eau comme l’énergie. Ce sont les collectivités locales qui s’occupent du traitement et de la distribution cette ressource tout en fixant les tarifs.
D’après l’estimation de la FNCCR qui se charge de la récolte des données, l’augmentation sera de l’ordre de 5%. Cela veut dire que le prix moyen du m3 s’élève à environ 4,80 €.
Le prix de l’eau n’est pas toujours la même
D’après la FNCCR, la consommation d’eau par habitation est de 90m3 en moyenne. Si on prend en compte le nouveau tarif, la facture annuelle va augmenter de 20,51 € en comparaison à l’année précédente.
Si c’est l’intercommunalité qui s’occupe de la gestion d’eau, cette augmentation s’est appliquée au 1er janvier. S’il s’agit d’une gestion via une entreprise, ce changement de prix va se voir sur la prochaine facture semestrielle ou trimestrielle.
Toutefois, ces hausses peuvent être plus élevées dans certaines régions. En 2023, le prix de l’eau a connu une hausse de 5 à 50% parmi l’un tiers des syndicats des eaux.
Pour les autres régions, elles ont déjà appliqué des tarifs plus chers que la moyenne. C’est le cas de la Vienne, la Seine-et-Marne ou encore Bretagne.
Cette augmentation est la conséquence d’« une répercussion de l’inflation générale : l’énergie représente 20% du budget des services d’assainissement, les réactifs utilisés pour le traitement ont connu des augmentations de 40, 50 et parfois 100%, puis il y a une inflation de la masse salariale (8,5% des coûts de fonctionnement) », selon Régis Taisne.