Ils s’emparent d’adresses et d’identités pour toucher des allocations à l’étranger. Voici les profils des fraudeurs de nouveau genre guettés par la Caisse d’allocations familiales de Haute-Garonne.
Jean-Charles Piteau, directeur de la CAF de Haute-Garonne basée à Toulouse indique que ces cybercriminels sont des « geeks qui savent parfaitement usurper les identités et jouer des systèmes ».
Ce sont les nouveaux arnaqueurs chassés par l’organisme qui attribue des allocations comme le RSA ou la Prime d’activité.
Avec l’essor des neo-banques ainsi que les systèmes dématérialisés, un nouveau type de fraudeurs apparaît dans le champ des voleurs d’allocations.
L’année dernière, ces personnes ont fraudé la Caf de Haute-Garonne en utilisant des fausses déclarations ou encore des faux justificatifs. Actuellement, la CAF poursuit à la chasse ces fraudeurs.
Près de 250 faux dossiers détectés
Céline Fourcade, directrice financière, annonce que : « Depuis le mois de février cette année, on a détecté 250 dossiers erronés qui ont pu aussi être déposés dans d’autres départements ». Ce sont des demandes de RSA dont le bénéficiaire n’est pas la personne qui fait la demande.
Le dirigeant de la CAF explique que : « Les fraudeurs usurpent les identités de personnes qui existent et ont une adresse en Haute-Garonne ». Ce sont des fausses personnes et l’allocation versée sur le RIB fourni va dans le compte d’une autre personne.
Des cybercriminels qui vivent hors du territoire français
En effet, l’argent va à l’étranger « dans des pays appartenant à l’Amérique du Sud, l’Asie, l’Afrique ou encore les Philippines ». Ce sont les pays où résident les fraudeurs.
Une fois l’argent se trouve à l’extérieur du sol français, la CAF ne peut plus le récupérer. Il n’est même plus possible de réclamer le remboursement avec pénalité.
Pour détecter ces fraudeurs, la CAF de Haute-Garonne a mis en place un pôle destiné aux contrôles des allocataires dès le début de l’année.
Place à la poursuite des fraudeurs
Ce pôle renferme près d’une cinquantaine de statisticiens et contrôleurs. Ces experts vont détecter les fraudes à partir des cas particuliers, d’algorithmes, de calculs, ou encore de data mining.
Jean-Charles Piteau, directeur ajoute que : « L’intelligence artificielle (IA) nous aidera sûrement à terme ».
Grâce à cette activité de croisement de données, la CAF de Haute-Garonne a échappé à un versement de RSA d’un montant de 900 000 euros.
Même si l’organisme a perdu 17 000 € à cause de ces 250 faux dossiers, il se félicite du dégât évité « face à l’enjeu d’aujourd’hui et de demain qu’est la cybercriminalité ».