Arnaque aux comptes Ameli utilisant un dispositif de surveillance des services de renseignement

Mis en ligne le
par Ingrid Bernard

Toujours avec la technique du phishing, cette fois les escrocs se font passer pour une assurance maladie.

Les forces de l’ordre ont récemment levé le voile sur une arnaque aux comptes Ameli. Les gendarmes affirment que les fraudeurs ont détourné un dispositif de surveillance des services de renseignement pour faire leur magouille. Ainsi, ils ont mis 5 personnes soupçonnées en examen le 16 février dernier. 

Une arnaque aux comptes Ameli en utilisant un IMSI-Catcher

Cette arnaque aux comptes Ameli consiste à envoyer des SMS usurpant l’identité de l’assurance maladie aux personnes cibles. Ainsi, les gendarmes ont interpellé 5 personnes pour les mettre en examen dans le but d’obtenir plus d’informations. Cette bande organisée aurait en sa possession une fausse station de base (IMSI-Catcher). Ils utilisent alors ce dispositif en roulant dans les rues d’Île-de-France. Il s’agit d’un système de surveillance des services de police.

Les gendarmes ont alors partagé le mode opératoire de la bande. Ces derniers ont alors déclaré : “Le principe utilisé par les malfaiteurs était de créer un réseau virtuel puissant, forçant les appareils équipés d’une carte SIM à s’accrocher sur celui-ci, afin de diffuser des SMS permettant des escroqueries à partir des comptes Ameli ». Le SMS incitait les victimes à mettre à jour leurs données personnelles via un lien. Or, ce lien les redirige vers un faux site pour les dépouiller de leurs données. Dans les faits, on compte actuellement plus de 400000 victimes de cette arnaque entre septembre 2022 et février 2023.

Une bande de malfaiteurs très bien organisée

La première alerte a eu lieu le 30 décembre 2022, quand des policiers faisaient un contrôle routier lambda. Contre toute attente, ces derniers ont remarqué qu’une conductrice détenait dans sa voiture un IMSI-Catcher. Les enquêtes ont alors commencé jusqu’à démontrer le mode opératoire de la bande. En effet, les forces de l’ordre ont mis la main sur un autre appareil similaire le 14 février dernier. Ils l’ont trouvé dans une ancienne ambulance circulant dans les banlieues nord et ouest de Paris.

Après les investigations, les enquêteurs ont déduit qu’il y avait en tout 6 suspects. Dès lors, ils ont commencé les recherches et ont mis en examen 5 d’entre eux le 16 février 2023. Les gendarmes ont alors placé 3 d’entre eux en détention provisoire et les deux autres sous contrôle judiciaire. Bien évidemment, la charge contre eux pèse lourd. Premièrement, on les soupçonne d’escroquerie et tentative d’escroquerie en bande organisée. Mais encore, on les accuse également de détention non autorisée d’un dispositif technique pour capter des données informatiques. Sans oublier l’accusation d’accès et maintien de données dans un système STAD (système de traitement automatisé des données).  

À propos de l’auteur,
Ingrid Bernard

Ancienne parisienne exilée à Marseille, je suis fascinée par l'univers des séries TV, surtout celle de Netflix. Rédactrices pour plusieurs magazines francophones, je suis de nature curieuse et adore partager mon point de vue sur tous les sujets médiatiques.